• LE DEROULEMENT D'UN COURS DE KARATE :


    Le cours commence par le salut traditionnel, signe de respect mutuel entre tous les pratiquants d’arts martiaux. Après un échauffement qui a pour but de préparer physiquement et mentalement à un effort de longue durée, évitant tout problème musculaire, le travail des différentes techniques du karaté sera exécuté par l’ensemble des élèves, sous les ordres et conseils du professeur. Le travail peut s effectuer seul, dans le vide, ou avec partenaire, pour permettre une meilleure compréhension des techniques utilisées.

    * Les différentes formes de travail:


    *Ki-Hon:
    Consiste à travailler chaque mouvement dans le vide et à le répéter inlassablement, tout d’abord lentement, puis de plu en plus rapidement avec le maximum de force et de concentration. Le regard doit être horizontal et lointain, sans appel préalable, des mouvements complets et sans réserve d’énergie.

    Un cours de Karaté...

     


    *Ippon-Kumite:
    Exercice effectué par deux personnes dont l’une porte une attaque et l’autre effectue un blocage ou une esquive et une contre attaque.

    Un cours de Karaté...


    *Jiu kumite ou Randori:


     Un cours de Karaté...Combat libre où le pratiquant démontre tout l’éventail de sa technique ainsi que la maîtrise de sa force.


    *Kata:
    Exercice simulant un combat contre un ou plusieurs adversaires invisibles, dans lequel on utilise tous les mouvements de base, afin de perfectionner sa technique en déplacement.

     

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    * Le travail du kata:
    Le kata est un combat contre plusieurs partenaires, certes c’est un enchaînement de techniques codifié où il faut respecter un certain nombre de règles telles que:
    -L’exactitude des différentes techniques contenues dans le kata.
    -le respect des directions.
    -Le respect de la forme technique des mouvements.
    -La vitesse d’exécution et l’intensité du kata (kime).
    Mais cependant, le kata est avant tout un combat.
    On peut diviser le travail d’un kata en plusieurs phases:
    -Phase A:
    A comme Apprendre le kata, consiste à acquérir mouvement par mouvement l’ensemble du kata. Le professeur fait découvrir à ses élèves toutes les techniques et les difficultés incluses, par des méthodes pédagogiques qui lui sont propres. L’élève doit bien observer la démonstration faite par l’enseignant. Pour plus de clarté et dans l’objectif d’une meilleure compréhension des différentes techniques, il pourra expliquer des enchaînements avec l’aide d’un partenaire. Dans cette phase, il faut travailler lentement son kata en faisant attention à ne pas faire d’erreur. On apprend correctement son kata par cœur, de la même façon qu’en poésie, on commence à apprendre par cœur le texte pour le mémoriser. Même si la compréhension de tout le kata reste imparfaite, cela ne signifie pas qu’on exécute les mouvements tel un singe imitant son maître, mais signifie tout simplement qu’on ne vit pas encore son kata.
    -Phase B:
    B comme Bunkaï, consiste à saisir la réalité qui se cache derrière cet apparent imaginaire.
    De même qu’un comédien, avant de pouvoir jouer devant le public, doit bien comprendre son texte .Au niveau technique, le kata reste un enchaînement de séries de mouvements techniques qui correspondent à des phases de combat. C’est ainsi qu’il existe au sein d’un même kata, des phases lentes, rapides, et des phases à intensité variable.
    Le karaté étant un art martial de défense, le kata est l’expression même de cette éthique. En effet, la majorité des katas débutent tous par l’exécution d’une technique de défense (blocage ou parade).C’est pourquoi on peut définir le kata comme étant un combat ultime où il faut défendre sa vie. Dans ce sens le kiaï correspond à la phase où nos agresseurs sont mis hors état de continuer le combat. C’est le moment où l’énergie interne dégagé est à son maximum.
    Vaincre ou mourir semble être l’état d’esprit qu’il faut adopter pour l’exécution d’un kata. On commence ainsi à vivre son kata.
    Phase C:
    C comme combat, consiste à exécuter le kata sans erreur, sans faute technique, en respectant les directions et avec l’intensité qu’il faut en y mettant tout son corps et toute son âme.
    C’est la phase ultime oû le pratiquant ne doit plus réfléchir à l’enchaînement des différentes techniques, ni se poser des questions sur des phases d’exécution. Sinon, il faut retourner en arrière et le retravailler pendant des heures, pour arriver à une maîtrise de la technique, avant d’attaquer le travail sur la maîtrise du kata en entier.
    Il faut, ici, vivre son kata, c’est à dire défendre sa vie car celle ci est menacée. Beaucoup d’élèves sont recalés à l’épreuve de kata au passage de grade car ils n’ont pas suffisamment travaillé dans cet esprit de guerrier, et n’ont pas compris que le kata faisait partie intégrante du karaté et n’en sont restés qu’à la phase A.

    * Le travail de l’équilibre " mens-corpore ":
    Le karaté doit être pratiqué et enseigné comme un art martial. Il faut définir ici ce qu’est un art martial et le karaté en tant que tel.
    L’art martial implique, d’une part une grande rigueur de la part du pratiquant:
    -Rigueur technique, c’est à dire, recherche du geste parfait, précision, efficacité, et recherche de l’esthétisme. Comme tout art , il faut que le karaté soit beau à voir.
    -Rigueur spirituelle, c’est à dire, que tout pratiquant doit connaître et suivre à la lettre les grands principes de base; Respect, Honnêteté, Humilité.
    D’autre part, le pratiquant doit constamment faire une recherche personnelle pour pouvoir progresser convenablement.
    L’enseignement et les conseils de son professeur ne sont pas à négliger, car il lui donne les bases nécessaires et corrige ses erreurs; Mais le pratiquant doit, à un certain niveau, adapter les différentes techniques acquises à sa propre morphologie, à son propre mental, à son propre tempérament. Ainsi il pratiquera son karaté, on pourra dire, à ce moment précis, qu’il vit complètement son karaté, son art.
    Le karaté nécessite donc un travail mental important.

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  • GENERALITES SUR LE KARATE :


    * Que signifie le mot karaté ?


    Le mot Karaté est formé de deux mots japonais, " Kara " qui signifie vide et " te " qui signifie main. Le Karaté désigne donc l’art de combattre à main nue.
    C’est Maître FUNAKOSHI qui est le fondateur du karaté tel qu’il est pratiqué actuellement dans les principaux dojos au Japon et dans le monde entier.
    Il existe différents styles ou écoles de Karaté: SHOTOKAN, WADO RYU, SHITO RYU, GOJU RYU, en sont les principaux pratiqués en France.
    * Pourquoi ces différentes écoles ?
    Au départ, il n’existait qu’une école, le Shotokan enseigné par Maître FUNAKOSHI. Le terme Shotokan était le nom du Dojo (salle de pratique des arts martiaux) où se déroulaient les cours.
    Par la suite, à la mort de FUNAKOSHI SENSEÎ, ses élèves se sont dispersés dans tout le Japon et ont fondé leur propre école. Tout en gardant les bases de l’enseignement qu’ils ont reçu du grand maître, chacun de leur côté, ils ont adapté le Karaté à leur morphologie, à leur personnalité, à leur mental.
    C’est pourquoi à chaque grand style correspond le nom d’un grand maître. C’est ainsi que dans chaque école, les bases restent les mêmes, c’est à dire qu’une technique de poing, par exemple, est exécutée fondamentalement de la même façon, que ce soit en Shotokan, Wado ryu ou autres styles.
    Seulement, une école va insister un peu plus sur un aspect particulier dans l’exécution de telle ou telle technique, afin d’améliorer son efficacité.
    Par exemple, le travail de la puissance dans l’école Shotokan va se traduire par des positions plus basses, ou le travail de l’esquive et de la rotation des hanches, dans l’école Wado ryu, va se traduire par des positions plus hautes et moins de face.
    Les différences entre les écoles vont se trouver dans le travail des kata, enchaînement de techniques dans le vide simulant un réel combat contre plusieurs adversaires.
    En Wado ryu, le travail de l’esquive et de la rotation de la hanche dans l’exécution des différentes techniques demeurent fondamentaux. Face à une attaque d’un adversaire, on cherchera plutôt à l’éviter, en esquivant, qu’en opposant notre force musculaire. Utiliser la force de l’adversaire, tel est le principe fondamental de l’école Wado ryu, principe que l’on retrouve dans la pratique d’autres disciplines martiales telles que l’Aïkido, ou le Jujitsu.


    * Le Karate est il un art martial ou un sport de combat ?


    Le Karaté que je pratique, depuis plus de vingt ans demeure pour moi un grand art martial, plus qu’un simple sport de combat. Car mon objectif de pratiquant était et reste encore la recherche d’une certaine " invulnérabilité " face aux différentes agressions de la vie contemporaine, par la recherche d’une harmonie entre le corps et l’esprit. A travers la pratique quotidienne de cette discipline martiale, l’individu peut obtenir quelques réponses à ses différentes interrogations.
    Les agressions dont on peut être victime, aujourd’hui, ne sont pas seulement physiques mais souvent d’ordre psychologique. La pratique d’un sport de combat n’apporterait que des réponses incomplètes, car seulement adaptables aux situations d’agression physique, par l’apprentissage de techniques de combat.
    Or, dans ces types de situation, le travail du mental ne doit pas être négligé et demeure fondamental pour l’issu du combat. La pratique d’un art martial permet un approfondissement de ce travail , par une meilleure maîtrise de soi, grâce en particulier à une connaissance plus complète de l’individu.
    L’art martial était, à l’origine, un art de guerre obéissant à la devise, vaincre ou mourir, qu’il faut adapter à la réalité d’aujourd’hui. De nos jours, en temps de paix, les situations de combat réel restent exceptionnelles. A l’entraînement, les pratiquants doivent simuler ou provoquer ces types de situation pour travailler leur efficacité dans le combat, tout en respectant les règles de l’art martial.
    Ce qui distingue un art martial d’un sport de combat, c’est l’existence de ces règles que tout pratiquant doit apprendre, connaître et appliquer les différentes règles morales qui contribuent à donner une autre dimension à l’art martial , par rapport aux sports de combat et lui préservent toute sa noblesse et sa richesse. Maître FUNAKOSHI disait " que le karaté commençait avec le Reï (salut) et se finissait par le Reï ".Aujourd’hui vaincre son adversaire ne signifie pas le détruire physiquement mais le vaincre, tout en respectant son intégrité physique.
    L’art martial permet, aussi, comme la pratique de tout art (musique, peinture...), une certaine créativité de l’individu par un travail de recherche personnel constant dans sa discipline afin d’y exploiter toute sa richesse et un travail sur l’esthétisme.
    La recherche personnelle sera fonction du ou des objectifs à terme du pratiquant, le travail de l’esthétisme sera lié à la maîtrise des différentes techniques de sa discipline.
    Le karaté est avant tout un art martial et il doit y demeurer comme tel, les frontières le séparant des sports de combat doivent toujours être établies et maintenues par les enseignants, dans l’élaboration du contenu de leurs cours, et par leurs élèves dans leur pratique quotidienne.
    C’est la condition essentielle pour la différenciation.

    * Eléments historiques de l’école wado ryu:


    L’ école WADO RYU (voie de la paix ) est une école d’origine japonaise et non okinawaienne. Elle a été créée par un disciple de Maître FUNAKOSHI, HIRONORI OTSUKA qui pratiquait le jiu jitsu. C’est pourquoi les positions de combat sont plus hautes et il y a un travail important au niveau des esquives et de la rotation de la hanche.
    L’école WADO RYU apparait comme une forme sportive du karaté, ceci dès 1957 lors des premiers championnats universitaires du japon.
    Les grands maîtres de l’école WADO RYU qui ont importé ce style en Europe, dans les années soixante sont:
    -MM. SUZUKI, MOCHIZUKI, YAMASHITA, KONO, TOYAMA, SHIOMITSU.
    Maître HIROO MOCHIZUKI est à l’origine du développement de cette école en France.

    Généralités sur le karaté


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  • ELEMENTS DE SCIENCES HUMAINES APPLIQUES AUX ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES EN GENERAL ET AU KARATE EN PARTICULIER


    *Le rôle de l’enseignant:


    Le rôle de l’enseignant, professeur et/ou entraîneur, est très important dans la réussite sportive de l’athlète. Suivant l’attitude qu’il adoptera dans ses relations pédagogiques, son action sera plus ou moins efficace.
    Aujourd’hui, le rôle de l’enseignant ne se limite pas seulement à la simple transmission des connaissances techniques et des savoirs - faire, mais de plus en plus, il doit tenir compte et prendre en charge la personnalité totale de l’athlète et devenir ainsi un véritable éducateur, donc un véritable confident, afin d’instaurer un climat de confiance et de respect pour assurer une meilleure efficacité de l’apprentissage, favorisant ainsi les performances.
    Aujourd’hui, les athlètes possèdent des connaissances techniques à peu prés équivalentes à celles de l’entraîneur Avec la concurrence internationale omniprésente qui a pour conséquence une amélioration constante des performances, l’athlète de compétition doit posséder toutes les compétences techniques nécessaires afin de pouvoir rivaliser avec les autres partenaires.
    L’entraîneur ne détient plus le monopole des savoirs techniques, la relation entraîneur-entraîné s’est donc modifiée. La situation initiale de maître à élève s’efface peu à peu pour faire place à une situation plus affective, favorisant le dialogue, l’entraîneur peut alors être un confident.
    C’est à dire, qu’il doit avoir une disponibilité accrue et continue au plan affectif. Pour être toujours à l’écoute des différents problèmes que peut avoir l’athlète, problème technique bien sûr, mais aussi et surtout problème psychologique et de motivation.
    L’entraîneur éducateur doit entretenir la motivation chez son élève, en l’aidant à franchir les éventuelles obstacles de son apprentissage, du perfectionnement et de la compétition. Pour y réussir dans sa nouvelle mission, il faut renforcer les liens de complicité chaleureuse avec son athlète. La tâche de l’entraîneur sera donc, de choisir les types d’exercices adaptés au niveau de son élève, l’observer et réagir de manière appropriée à la prestation de ce dernier, et surtout d’adopter une attitude de soutien moral et d’encouragement afin de créer un climat favorable à la réussite sportive de son élève, condition importante de son épanouissement, surtout quant il jeune.
    Le climat de confiance qui s’est établi entre l’entraîneur et l’athlète ne doit pas cependant remettre en cause l’autorité du premier. Mais ce n’est pas la conception traditionnelle de l’autorité où le maître est censé détenir la totalité du savoir, mettant l’élève dans une situation de dépendance et lui enlevant toute initiative dans l’acquisition des connaissances.
    Aujourd’hui, l’enseignant doit s’effacer un peu afin de permettre à l’enseigné d’exister d’une manière plus autonome, ce dernier aura d’avantage d’initiative et de responsabilité. Il y a un partage du pouvoir. L’entraîneur doit accepter cette nouvelle situation, même si elle lui semble difficile, afin d’améliorer les performances de l’athlète par une démarche pédagogique plus axée sur la psychologie et la communication.
    Il est donc nécessaire que l’enseignant sportif ait des connaissances nouvelles, autres que techniques, afin de pouvoir résoudre les différents problèmes de son élève. Le rôle de l’entraîneur s’est considérablement agrandi. Il n’est, certes, plus celui qui possède le savoir technique mais il est devenu surtout celui qui sait analyser des situations conflictuelles et trouver les solutions adéquates nécessaires aux aspirations actuelles de l’entraîné.

    Paradoxalement, l’efficacité pédagogique de l’entraîneur sera fonction de la redistribution des rôles dans sa relation avec l’athlète, et du degré de participation de celui ci aux responsabilités.
    L’enseignant éducateur sportif tend à devenir un véritable éducateur.



    *La démarche pédagogique de l’enseignant:


    L’éducateur sportif est avant tout un enseignant. Tout enseignement doit comporter une progression dans la connaissance des savoirs et des savoirs - faire. Autrement dit, l’enseignant doit concevoir une progressivité des apprentissages de sa discipline, en définissant des objectifs qu’il pourra exploiter à bon escient les différentes techniques et les différents domaines de sa discipline.
    La bonne réalisation d’une technique dépend de nombreux facteurs qui sont liés aux difficultés de la technique même, mais aussi aux aptitudes requises à son exécution. En fonction de ces différents facteurs, l’éducateur sportif (enseignant) doit fixer des objectifs de travail planifiés à long, moyen, et court terme. Ces objectifs renforceront la motivation de l’éducateur et susciteront également l’intérêt et la motivation de l’élève pratiquant.
    L’objectif étant fixé, il faut que l’élève y parvienne et l’action pédagogique de l’enseignant sera un facteur important dans la réussite ou l’échec de son élève. Il va donc lui proposer des exercices ou plutôt des tâches adaptées au niveau de réalisation psychomoteur de l’élève. Dans cette perspective, les tâches semi-définies constituent une approche pédagogique intéressante dans l’apprentissage pour un débutant.
    Le niveau des exercices ou tâches doit être adapté à la réalité de l’élève, c’est à dire, en tenant compte de ses qualités physiques et psychiques. C’est pourquoi le niveau de difficulté sera croissant, avec la mise en place de nouvelles contraintes.
    La tâche semi-définie détermine le second stade dans la progressivité des apprentissages, en fixant à l’élève une contrainte supplémentaire. Le but assigné à la tâche est précisé, l’autonomie de l’élève diminue car il doit respecter une règle définie par l’enseignant.
    Par exemple, donner un coup de poing droit sur un sac de frappe en respectant une trajectoire rectiligne du bras et en tournant le poignet en fin de translation du bras.
    Il ne s’agit pas pour l’élève de donner n’importe quel coup de poing mais de respecter deux critères d’ordre technique, la translation du bras et la rotation du poignet afin d’améliorer la puissance et la vitesse de son coup de poing, et ainsi de ne pas se blesser au niveau des articulations (poignet) lors de l’impact.
    Ces deux contraintes limitent l’autonomie de l’élève avec comme objectif général d’apprendre à donner un coup de poing direct.
    Tout en limitant sa liberté, la tâche semi-définie permet un apprentissage méthodologique de la technique propre à une discipline en la décomposant par ordre de difficulté.
    Dans cet exemple, l’objectif ultime étant de maîtriser la technique du coup de poing direct. Or la bonne réalisation de la technique suppose le respect de nombreux critères techniques.
    La trajectoire rectiligne de la frappe, la rotation du poignet à l’impact, le coude parallèle au sol, les épaules basses, la contraction des différents muscles de l’avant bras en fin de mouvement...
    Un élève ne pourra pas assimiler et respecter l’ensemble de ces critères en une seule fois, la fixation d’un tel objectif sera une erreur pédagogique fondamentale et entraînera à terme à la non réalisation de la technique imposée par l’enseignant ou à une imparfaite réalisation due à une accumulation de difficultés d’ordre technique insurmontables. Car non comprises ou mal comprises.
    C’est pourquoi, la méthodologie des tâches semi-définis constitue une approche intéressante dans la démarche pédagogique d’apprentissage d’un élève débutant.
    En règle générale, un élève débutant est une personne qui ne connait pas la technique et la découvre pour la première fois. Une technique, quel qu’elle soit, reste complexe. Le débutant sera incapable d’enregistrer, dans un court terme, l’ensemble des contraintes imposées pour la bonne réalisation de la technique demandée par l’enseignant.

    Du plus simple au plus compliqué, des objectifs prioritaires aux objectifs secondaires, telle semblerait donc être une démarche pédagogique de l’enseignant.
    Pour reprendre l’exemple du coup de poing direct, l’enseignant doit juger de l’ordre des priorités des points essentiels à respecter par le pratiquant débutant. Chaque point essentiel devra être maîtrisé avant d’aborder un autre. Cela permet ainsi une meilleure écoute et attention dans la tâche, un intérêt croissant de l’élève puisqu’il découvre au fur et à mesure d’autres aspects de la technique et le maintien de sa motivation. Car il aura atteint chaque objectif fixé par son professeur.
    A long terme, l’enseignant pourra constater la bonne réalisation de la technique, le débutant perdra de ce fait son statut de débutant et deviendra un pratiquant confirmé.
    Les tâches semi-définies apparaissent comme un instrument pédagogique efficace à la réalisation d’objectifs fixés par l’enseignant dans l’apprentissage des élèves. Mais quelles sont les limites de leur efficacité?
    Malgré la mise en place de contraintes, quel est le degré d’autonomie de l’élève dans la maîtrise de la technique? La réussite de l’élève va – elle dépendre uniquement de la démarche pédagogique de l’éducateur?


    *Un type d’élève particulier: l’adolescent


    l’animation, sportive ou non, d’un groupe suppose une connaissance aussi parfaite que possible de la composition du groupe, au niveau quantitatif, et surtout au niveau qualitatif, pour atteindre les objectifs fixés avant la séance.
    La démarche pédagogique sera différente selon la composition du groupe et en particulier quand il est composé uniquement d’adolescents. Car l’adolescence est une période importante de la vie où le jeune va pouvoir s’affirmer et la pratique d’une activité sportive sera pour lui une riche occasion.
    Donc, il s’agirait pour l’enseignant de fixer une série d’objectifs en fonction des problèmes et des attentes de son jeune public, afin que tout le monde soit satisfait au bout du compte. C’est à dire que l’enseignant a réussi à faire passer le message et les élèves ont acquis des connaissances nouvelles.
    L’animateur sportif a un objectif essentiel: transmettre son savoir et son savoir-faire au niveau de sa discipline. Or, les adolescents représentent un public particulier car ils connaissent des problèmes inhérents à leur âge.
    L’adolescent cherche encore son identité propre, il n’a pas de personnalité propre, mais beaucoup de modèles, acteur, chanteur, sportif de haut niveau...
    L’animateur sportif peut être aussi un modèle à ses yeux, à travers sa compétence et ses réussites sur le plan des compétitions. C’est pourquoi, il ne doit pas enseigner n’importe quoi à ses élèves mais se fixer comme objectif, par exemple, de développer l’esprit de combativité par le sport, et en particulier dans les arts martiaux. On ne devient un champion qu’avec du travail assidu et de la volonté.
    Mais un esprit de combativité ne signifie pas un esprit agressif, voire belliqueux envers autrui. Dans les arts martiaux, l’éducateur sportif a un rôle important à jouer à ce niveau. Souvent pour s’affirmer d’avantage, l’adolescent peut devenir très agressif et même dangereux pour les autres. Le professeur de karaté doit lui donner les moyens à se maîtriser et à canaliser cette énergie pour s’en servir à bon escient.
    A travers la pratique du sport et des arts martiaux en particulier, l’enseignant devient un éducateur social. L’adolescent connait peu ou mal les valeurs morales de la société dans laquelle il vit. L’enseignement du sport doit comporter une partie théorique sur ces aspects.
    Par exemple, dans l’enseignement des arts martiaux, il existe un code moral que tout pratiquant, jeune et moins jeune, doit connaitre et respecter. A l’âge de l’adolescence, le jeune peut comprendre des principes moraux qui sont, en autres, la droiture, le courage, la sincérité, l’honneur, la fidélité et le contrôle de soi.
    Mais il ne faut pas non plus négliger le développement physique de l’adolescent qui, par ailleurs, est à un stade important au niveau de sa croissance morphologique.
    Des entraînements trop dynamiques peuvent provoquer des lésions graves pour le développement musculaire et osseux et freiner de ce fait sa croissance.
    Par exemple, un travail musculaire trop important limiterait leur taille adulte. Donc une meilleure connaissance de l’adolescence permet d’apporter quelques réponses aux problèmes inhérents à leur âge, à travers la fixation d’objectifs bien précis par l’enseignant dans le contenu de son cours.
    Mais il faut soigner aussi la forme car ce jeune public manifeste des attentes. La pratique du sport doit être un moyen de défoulement. Le rythme d’un cours doit être suffisamment intense pour que les jeunes puissent libérer totalement leur énergie et leur agressivité, et qu’ils reviennent le cours suivant car ils en redemandent.
    Intéresser son jeune public tel est le soucis permanent de l’enseignant. C’est pourquoi, il faut que le cours soit différent à chaque fois et que les jeunes élèves aient l’impression d’apprendre.
    Les connaissances psychologiques de l’enseignant relatives à l’adolescence peuvent permettre de fixer des objectifs précis de travail, afin de bien faire passer des messages. Elles apparaissent donc comme nécessaires mais demeurent insuffisantes. L’enseignant doit prendre en compte d’autres facteurs notamment sociologiques.


    *Les raisons de l’engagement des adultes dans la pratique des activitées physiques et sportives:


    Aujourd’hui, nous assistons à un éclatement des pratiques physiques et sportives. Domaine jusqu’alors réservé à l’enfant, l’adolescent et à une certaine élite (les athlètes de haut niveau).
    Les activités physiques et sportives, aujourd’hui, constituent un réel phénomène de société, affectant toutes les classes de la population et toutes les tranches d’âge. Et il ne fait que s’amplifier au fil des années.
    Les causes de ce phénomène sont à la fois historiques et sociologiques, liées en règle générale à l’évolution de notre société moderne. L’éducateur sportif, le professeur de karaté doit tenir compte de ces nouveaux paramètres dans son action pédagogique afin de mieux satisfaire des besoins nouveaux très variés de cette nouvelle demande.
    L’engouement croissant des adultes vers la pratique des activités physiques et sportives et vers la pratique des arts martiaux en particulier est avant tout la conséquence de phénomènes socio-économiques.
    Le chômage, l’action des syndicats en faveur de la réduction légale du temps de travail, le progrès technique, ont provoqué une nouvelle répartition du temps de travail en accordant ainsi d’avantage de temps libre, donc plus loisirs pour la population adulte. C’est ainsi que s’est développé, peu à peu, le sport de loisir avec l’apparition d’un nouveau type de sportif, le sportif occasionnel. Aujourd‘hui, il ya une plus grande diversité d’activités sportives qui s’offre à lui. Chacun peut ainsi trouver une réponse correspondante à ses aspirations, à ses attentes et besoins du moment et à son tempérament. D’ailleurs, les médias ont favorisé, par leur grande influence, l’accès des terrains de sport et dojos pour un plus grand nombre de participants jusqu’alors un peu réticent à cette idée.
    La pratique sportive est devenue aussi un réel besoin pour l’homme moderne. Besoin de décompresser face aux contraintes de la vie professionnelle: la fatigue liée aux problèmes de transport, le stress lié à l’environnement socioprofessionnel, la recherche constante du profit et de la productivité maximale.
    Besoin d’affirmer sa différence sociale, toutes les catégories socioprofessionnelles sont affectées par le même phénomène, mais toutes ne pratiquent pas les mêmes activités. Il existe une sélection par l’argent à l’entrée, malgré une apparente démocratisation.

    Besoin personnel d’autosatisfaction et d’élévation de l’être lié à une recherche du bien être physique et mental. Enfin, besoin simplement de communiquer avec les autres à travers le mouvement associatif sportif.
    L’enseignant sportif d’aujourd’hui doit tenir compte de cette évolution. Il n’a plus en face de lui uniquement des enfants ou des adolescents mais aussi des athlètes de haut niveau, des sportifs réguliers, des sportifs occasionnels et des vétérans. Et il doit apporter à chacun des réponses différentes puisque leurs motivations ne sont pas identiques. L’adulte pratique volontairement son activité sportive, par opposition à l’enfant qui est souvent influencé par ses parents dans son choix. C’est pourquoi, chaque pratiquant adulte a un objectif bien précis en pénétrant dans un dojo par exemple.
    Le travail du professeur sera, au préalable, un travail de recherche sur les profondes motivations de ces nouveaux élèves, afin d’y mener son action pédagogique avec la meilleure efficacité.
    En effet, comme dans tout enseignement, il doit connaître les caractéristiques des membres qui composent son groupe. Cela pourra se faire avec une étroite collaboration entre l’enseignant et l’enseigné. Il connaîtra ainsi ses besoins qu’il faut satisfaire à terme, mais surtout ses capacités physiques et mentales par rapport aux objectifs exprimés.
    Par exemple, face à un élève sportif occasionnel, il faut lui proposer des exercices axés sur la conservation, le maintien de son potentiel physique.
    En revanche, face à un élève sportif régulier, parallèlement, il peut lui proposer en plus, suivant la motivation exprimée et ses capacités, une forme plus orientée vers la compétition. Mais, pour éviter les risques d’erreurs dans les différentes actions à mener, il faut qu’un véritable dialogue s’installe entre l’éducateur et son élève adulte. Sinon ce serait le phénomène inverse qui se produirait. Car, l’offre n’aurait pas été à la hauteur de la demande, il y aurait donc incompatibilité. Le meilleur exemple est celui où l’élève est un vétéran. Ses besoins sont à l’opposé de ceux d’un enfant ou d’un athlète. Et c’est avec ce type de public que l’on découvre les réelles richesses que peuvent apporter les activités physiques et sportives.
    Par exemple, l’épanouissement de l’individu, tant au niveau physique (développement corporel) qu’au niveau spirituel (un meilleur bien être).Bien souvent, la forme physique contribue à une meilleure approche des différents problèmes de la société moderne (dans le cas présent, c’est le problème du troisième âge).
    Face à l’engouement, toujours croissant, des adultes dans la pratique des activités physiques et sportives en général et dans la pratique des arts martiaux en particulier, le rôle initial deb l’éducateur sportif est aussi en pleine évolution, mutation. Au départ, limité à la transmission d’un savoir et d’un savoir-faire au niveau des activités sportives, il étend son action dans des domaines très variés, tels que la psychologie, la sociologie ou l’économie. Sa tâche devient ainsi ardue mais plus riche qu’auparavant.


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